Comme l'annonce ce panneau, un centre commercial devait être construit en 2022. Nous sommes en 2023 et toujours rien...
Si les nouvelles promesses se concrétisaient, un centre sportif international pourrait sortir de terre non loin de là, comme posé sur un tarmac, à l’endroit d’anciennes prairies qui en 2022 étaient encore là…
Il sera le pur objet du désir d’un dirigeant local, qui depuis le début aura décidé des besoins de sa population.
L’objet déposé à cet endroit dans le quartier des Mourgues le sera comme l’ont été les parcs d’attractions, dont l’esthétique ne saurait être ignorée des automobilistes qui filent à vive allure sur la voie rapide.
La population de Monteux ne deviendra ni plus riche ni plus pauvre, ni plus heureuse, suite à l’installation de cet objet sportif. Elle ne recevra pas de supplément d’âme en prime, seulement un supplément d’inconfort et de bruit, de circulation automobile, d’encombrements sur la sphère périurbaine alentours. Ces nuisances seront le cas échéant jugées comme des inconvénients périphériques, incontournables, quasi nécessaires tel un gage d’efficacité de l’entreprise.
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La source du développement des cathédrales de l’inutile, des « éléphants blancs », est l’argent tiré de la prédation des terres et de l’emprunt d’argent public. C’est un modèle économique connu de longue date, celui de la « malédiction de la rente », celle des richesses naturelles. Plus un pays dispose de richesses naturelles, plus sa population reste pauvre, avec parallèlement un usage dispendieux et incontrôlé de ces richesses par ses dirigeants. Le revenu moyen des habitants de Monteux se confirme être en dessous de celui de la moyenne nationale …
Une économie de rente est un modèle où les strates dirigeantes puisent par le levier de la puissance publique dans les richesses présentes dans le sol ou dans la nature jusqu’à épuisement de la ressource après des décennies d’exploitation. Les régimes basés sur une économie de rente jouissent d’une extraordinaire longévité.
Dans notre petite ville, point d’hydrocarbure dans notre sous-sol mais des centaines d’hectares de terres préemptées par les pouvoirs publics, qui seront revendues au plus offrant. Tel est le mode de développement de notre commune présentée comme « attractive » à l’égard des investisseurs. Rien de visionnaire dans ce principe.
Cette économie, qui a pris place dans notre commune, n’entend pas desserrer son étau malgré les multiples propositions de lois qui visent à stopper l’artificialisation des sols.
Les dirigeants de la commune ont l’intention d’appliquer ce principe de prédation et d’accaparement des terres pour les couvrir de bitume au rythme des signatures de contrats juteux qui devront se succéder. La présence de cette source de revenus empêchera le développement d’autres compétences ou savoir-faire jugés inopportuns dans un tel contexte. La population continuera à vaquer à ses occupations, persuadée qu’il n’y a pas d’autre alternative.
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A l’issue de la présentation du dernier rapport d’activité de la zone de Beaulieu à laquelle s’ajoute désormais celle des Mourgues, avec un an de retard comme toujours, puisqu’il s’agit des chiffres de 2021, nous commençons à prendre la mesure de certains problèmes d’ordre tant juridique que financier concernant ces dossiers. Pour atténuer cet état de fait, il nous est donné à entendre et à voir une fiction économique et des jeux en trompe l’œil dans le discours technocratique tenu en séance officielle de Conseil d’agglomération. Mais le décalage avec la réalité est patent.
Il y a en effet un problème d’argent dans le casino géant de l’opération foncière conduite par la municipalité à Beaulieu. Les comptes rendus d’activités s’empilent et confirment le dérapage des prévisions sans que les orientations n’en soient pour autant modifiées. Les chiffres annoncés ne veulent plus dire grand-chose tant les décisions sont prises en comités restreints.
Les discussions portent sur l’argent mais jamais sur la finalité ni le bien-fondé de cette dévastation de notre territoire. Seule impérieuse nécessité pour les dirigeants de la commune : maintenir la croyance qu’il faut poursuivre ce schéma ou se condamner à n’être rien. Actuellement une personne se croit seule en capacité de sauver la ville d’un naufrage financier et l’opération est prévue se poursuivre jusqu’en 2032.
En 2023, nous affirmons qu’il n’y a pas lieu de liquider ainsi notre patrimoine naturel au motif de rester rentable. D’autres voies restent possibles et souhaitables, encore faut-il en formuler le désir.
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