Plusieurs espèces qui fréquentent le site ont migré. La rousserole turdoïde (en photo) Crédit photo LPO PACA
Regard porté sur notre zone humide remarquable des Confines
Si Monteux pouvait parler dirait-elle ?
« Oh Confines, capitale de ma douleur,
Toi qui contenait la vie dans sa profusion, sa beauté et sa rareté,
Toi qui était notre Petite Camargue, notre part de rêve et de fierté,
Toi qui a nourri nos regards émerveillés,
Tu t’étioles lentement et inexorablement »
Comme le coeur de Monteux, ce sont ses habitants, nous prenons la parole pour témoigner de cette disparition silencieuse.
Alors qu’il était au milieu des années 2000, un site majeur de halte migratoire des oiseaux le long du couloir rhodanien, notre espace naturel sensible, identifié alors comme zone nationale d’intérêt faunistique et floristique, possédait une richesse biologique remarquable. Celui-ci est devenu au fil des années une steppe aride désertée par les espèces mêmes qu’il avait vocation à accueillir. Même l'étang du karting est sec dans sa partie est. Quelques espèces qui fréquentent habituellement le site ont migré vers les canaux telle la rousserole turdoïde et le râle d'eau, mais avec très peu d'effectifs. Ne restent que les joggers qui parcourent la lande.
Non loin, le lac de Monteux bruit des cris des baigneurs. Alimenté par pompages, celui-ci doit maintenir son niveau d’eau, en dépit de l’évaporation intense à la surface du plan d’eau. En ayant une vision d’ensemble du site, on ne peut qu’observer le contraste entre d’un côté un lieu de consommation en eau qui excède vraisemblablement les capacités réelles du bassin hydrographique et de l’autre, quasiment mitoyen, un espace naturel sensible rendu à l’état de plaine désertique, symptôme d’un assèchement des nappes dans le sol et des cours d’eau qui devraient l’alimenter.
Cette situation est aussi la conséquence d’une absence de gestion des Confines depuis des années. Celle-ci n’était pas inéluctable, si une gestion intelligente de l’eau avait prévalu. Une conception de la gestion du site par l’alimentation en eau grâce à des canaux et roubines régulièrement alimentés aurait permis de conserver le caractère exceptionnel de la zone humide, unique par sa taille de ce côté-ci du département. Ce site, déserté par toutes les espèces et rendu silencieux (le silence des oiseaux), a été asséché par une négligence entretenue des dirigeants des Sorgues du Comtat et de la commune.
Engager un "manager d'espaces naturels et biodiversité", comme c'est le cas dans d'autres communautés de communes, serait aujourd’hui la décision la plus pertinente. Salarier un "manager coeur de ville" ne constitue plus l'alpha et l'omega d’un avant-gardisme en matière de gestion communale quand on se trouve dépositaire d’un zone Natura 2000 de 50 hectares.
Face aux dizaines de millions d’Euros investies pour Beaulieu et la Traversée des arts, doublée pour cette dernière d’une structure intitulée « Coeur de ville » au budget de fonctionnement conséquent (100 000 € annuel pour cette seule association), les Confines sont maintenues au régime sec !
Symétriquement, pour contrebalancer les nuisances de pollutions liées aux émissions de CO2 des véhicules qui se rendent aux parcs d'attraction, les redevances d'un demi million d'euros générées des stationnements de Beaulieu auraient de droit dû être affectées au fonctionnement de la zone naturelle sensible. Et surtout veiller à ne pas siphonner l'eau des cours d'eau en faveur du lac au détriment de la zone humide.
Cet état d’abandon contribue, à notre échelle locale, très directement à la perte globale de la biodiversité.
La gestion de l’eau guidée par des principes bien conçus en bonne intelligence permet l’existence de zones naturelles regorgeant de vie, de biodiversité et de coopération entre les humains. Un exemple édifiant nous en est donné par la Camargue sauvage alimentée par l’eau du Rhône à travers ses multiples canaux.
Nos dirigeants locaux doivent exercer leur responsabilité et leur sens moral pour restaurer cet espace naturel sensible des Confines, irremplaçable en raison de la vie qui pourrait y renaître. La sagesse voudrait que nous lui redonnions la ressource qui lui revient : l’eau.
Pour vous convaincre que c’est possible et que cela en vaut la peine, nous vous invitons dès à présent à un voyage contemplatif et de connaissance en cliquant sur le lien ci-dessous.
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Pour ceux qui veulent aller plus loin en matière de biodiversité et santé :
Pour pouvoir encore regarder la prochaine génération en face il faut agir.
Rappelons ici le lien entre biodiversité et crise sanitaire, celui-ci a été fermement établi par les écologues (l’effet de dilution réduisant le risque infectieux). Le maintien de la biodiversité conditionne directement l’avenir de nos enfants.
Rappelons également le rôle fondamental des roselières en zones humides : elles constituent un abri de premier choix pour la faune aquatique. Au surplus, le roseau excellente plante pour maintenir les berges est une plante épuratrice d’eau. Elle a un pouvoir de dépollution des sols. Ses rhizomes constituent des filtres de piégeage des métaux lourds (cuivre, zinc, mercure, plomb).
Pour mémoire, les maladies associées aux perturbateurs endocriniens épandus dans les sols comme engrais chimiques puis entrés dans nos corps et qui agissent en très faible quantité, sont identifiés : la baisse de fertilité, la baisse du quotient intellectuel chez les enfants, les retards de langage précédant un retard cognitif à 7 ans et durable pour le restant de la vie. L’augmentation de l’obésité, les cancers.
Parmi les actions citoyennes possibles, il y a bien sûr l’interpellation de vos élus à prendre leurs responsabilités sur le sujet, que ce soit votre maire mais aussi votre député. En identifiant les leviers d’actions différenciés pour chacun d’eux. Pour votre maire, c’est lui demander explications sur sa gestion de l’eau dans l’ENS. Pour votre député, vous pouvez par exemple le solliciter afin qu’il dépose un projet de loi pour l’interdiction des perturbateurs endocriniens. C’est au choix : la santé des industriels ou bien celles des populations. Cela a été rendu possible pour le bisphénol A dans les biberons, donc cela est possible pour les autres perturbateurs.
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