Il y aurait d’autres choix possibles que celui d’augmenter les impôts locaux. En effet, augmenter les impôts n’est pas le seul paramètre pour équilibrer un budget communal.
Malgré un résultat de gestion municipale 2022 qui a démontré sa fragilité et un programme d’investissements qui fut exécuté pour moitié, les mesures d’économie n’ont pas été réellement entreprises pour 2023 et les impôts locaux sont en effet encore augmentés.
Les postes lourds n’ont pas été suffisamment reconsidérés : endettement, modes de consommation, communication, festivités… même l’enveloppe globale d’indemnités des élus, qui devraient donner l’exemple. L’entêtement sur la stratégie pour Beaulieu et la Traversée des Arts est aussi un problème coûteux.
En 2023, ce sera la 3ème vague consécutive de hausse de nos taxes foncières à Monteux. Cette mesure fiscale touche presque la moitié des foyers à Monteux (les autres étant des locataires verront probablement leur propriétaire augmenter les loyers pour compenser…). Cette 3ème vague, programmée par notre majorité municipale, démontre un manque de clairvoyance quant aux difficultés financières rencontrées par les habitants, y compris les propriétaires de leur logement.
En tant que contribuables, et quel que soit notre niveau de revenus, nous sommes déjà TOUS touchés par l’inflation, qui atteint tout particulièrement les produits de première nécessité comme l’alimentation.
Pour donner un exemple de ce que représente une hausse de 30 % de la taxe foncière en 3 ans, c’est une augmentation de la part communale de 200 € pour une maison d’une centaine de m2.
Par ailleurs, la part fiscale revenant à la communauté des Sorgues du Comtat et la redevance des ordures ménagères augmentent également. C’est donc pour cette même maison une facture qui passera de 1000€ à 1300€.
Dans ce contexte d’inflation des produits de première nécessité, cette nouvelle mesure fiscale s’apparente à un mépris du contribuable. La course à la taille de la ville (Monteux a dépassé les 13 000 habitants) semble apporter avec elle des problèmes financiers induits au point que le seul recours de la municipalité pour équilibrer son budget soit de ponctionner encore et encore ceux qui sont propriétaires de leur logement.
Les problèmes « coûteux » dans lesquels s’enferrent nos gestionnaires municipaux sont nombreux et la conduisent à recourir systématiquement à de l’endettement. Un an sur deux elle a eu recours à un tirage de nouvel emprunt.
• Ce que représente dans le budget principal le poids de la dette se monte à :
- un demi-million d’intérêts pour le service annuel de la dette,
- 800 000 € de remboursement de capital en 2023.
Le coût de l’endettement et le « portage financier » des actifs dans le budget du centre ancien est de poids comparable (1,1 M€).
Enfin l’ensemble des budgets annexes accumulaient une dette de 14,9 M€ au 1er janvier 2023.
Quant à la Communauté des Sorgues du Comtat, elle est gérée selon les mêmes principes que notre ville en matière d’endettement. Et puis, il y a la « Monteux ville nouvelle », celle située à Beaulieu, où le développement des zones commerciales repose de façon outrancière sur le principe de la dette. Nous avons détaillé la situation chiffrée dans une publication de janvier 2023.
Le fonctionnement
Pour ce qui est de possibles mesure d’économies, dans un contexte qualifié d’anxiogène par Monsieur le Maire, aucun plan d’économie d’énergie n’a été communiqué en Conseil Municipal. Une séance de « sensibilisation auprès du personnel municipal » a été évoquée par « l’adjoint délégué à la ville en transition… » en commission des finances. Pourquoi pas des granules homéopathiques aussi, pour obtenir des économies d’énergie ?
Pour l’instant la municipalité règle des factures d’énergie qui auront triplé entre 2020 et 2023 (1,1 M€ prévu cette année contre 280 K€ trois ans en arrière).
Divers postes tels que le budget des festivités (320 000€) ou la communication, restent surdimensionnés au regard des capacités et de la taille de la commune.
A cela s’ajoute la « situation » de la traversée des Arts. Cette rue, entourée d’un centre ancien non rénové, ne peut constituer à elle seule un pôle d’attractivité qui générerait des ressources nouvelles pour le budget ville.
L’investissement
Chaque nouveau budget annuel dit « principal » consiste pour le rapporteur au budget à égrener des chantiers de rénovation qui auraient dû être réalisés il y a déjà un quart de siècle, par exemple les rénovations des bâtiments patrimoniaux, qui si elles étaient faites, nous permettrait aujourd’hui d’engager les mesures nécessaires pour parer à l’urgence du changement climatique et à transition écologique.
L’année 2022 s’est terminée avec 1,8 M€ de chantiers qui restaient à réaliser.
Il s’agit notamment du poste de police (696 K€), de la désimperméabilisation du sol d’une cour d’école (163 K€), d’enfouissement de réseaux avenue René Cassin (85 K€) et de l’étude de faisabilité d’un contrat de performance énergétique (51 K€).
La remise en état des tours historiques est prévue pour 2024-2026. Elle serait en tout état de cause financée par des subventions externes.
Pour ce qui est des propositions nouvelles en dépenses d'investissements, 2 533 K€ sont budgétés (c'est à dire en supplément des 1,8 M€ de "restes à réaliser 2022" évoquées ci-dessus).
Le contenu, donné dans le rapport d’orientation budgétaire, l'est à titre indicatif et non exhaustif (total des indications 781 K€).
On s'interroge à juste titre sur l'écart entre l’enveloppe de dépenses qui a été demandée et l’usage réel qu’il est prévu d’en faire. Nous ne voyons donc pas l’’intérêt de faire voter de nouvelles autorisations de programmes d’investissements alors que celles-ci ne pourront très manifestement pas être tenues.
Dans le Rapport d’Orientation Budgétaire il est écrit "Compte tenu de l’importance des restes à réaliser, il convient de limiter les investissements 2023 à ceux qui sont indispensables".
Et "en même temps"! le rapporteur, élu à l’attractivité, affirmait le 9 mars que quasiment tout était réalisé "à ce jour." Les contradictions sont patentes dans la communication financière municipale.
Pour l’ensemble de ces raisons, Monteux-Citoyens a voté contre l’augmentation des taux et contre le budget principal
article La Provence du vendredi 7 avril
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