L’intérêt de la rencontre de ce jour a été de parcourir un chemin ensemble autant que de trouver un point d’arrivée. La conclusion temporaire de ces Assises est un point d’étape vers des destinations successives.
Le trait principal des débats a été l’écoute attentive et la prise en compte des points de vues exprimés par chacun. L’intérêt des échanges s’explique également par la variété des horizons des participants tant d’un point de vue professionnel que du niveau des responsabilités exercées.
Au fil des prises de paroles, il est apparu que finalement tout le monde subit silencieusement un système et ses aberrations en termes de nuisances et de dégradations faites à notre environnement direct. Ainsi les aspirations exprimées à titre individuel au fil du débat ont été de sortir de certaines de ces absurdités imposées par des motivations marchandes ou financières mais qui dégradent notre niveau de bien-être.
Le souhait de sortir du tout plastique et du suremballage des produits a fait l’unanimité. Aller vers l’interdiction des plastiques à usage unique ne semble pas perçu comme une décision arbitraire mais davantage comme un signe de courage politique. Le cinquième continent de plastique est présent dans les esprits de tous ainsi que les dégâts irréversibles sur la vie dans les océans.
Par ailleurs, le constat est apparu évident que certains systèmes sont tellement complexes qu’ils ne peuvent être défaits que par des instances régulatrices supérieures. Parmi les exemples significatifs émerge naturellement le prix des produits alimentaires : le prix des produits sains reste comparativement plus élevé que celui des produits moins respectueux de la santé en terme de production. Le consensus est assez large sur le fait que les subventions de la politique agricole commune ne favorisent pas majoritairement la production bio.
La demande est forte dans l’assemblée pour un étiquetage standardisé privilégiant la clarté sur le lieu de production et le mode de production.
En matière de transport, l’un des participants rappelle une donnée Insee : pour Monteux et les Sorgues du Comtat c’est respectivement 2,1 % et 1,4 % de la population qui utilise les transports en commun pour les trajets domicile-travail, 87 % la voiture individuelle et le reste aux alentours de 12 % divers utilitaires. Les émissions de carbone liées à nos modes de transports individuels est donc très importante.
Pour changer la donne, il faudrait passer à la gratuité des transports en commun comme cela s’est opéré dans certaines communes (une des participantes a présenté les cas des villes de Dunkerque et Saint-Omer (département du Nord). Le passage à la gratuité dans ces villes a permis à ce que l’utilisation des lignes de transport en commun devienne massive. Davantage de dessertes aussi seraient nécessaires sur certains axes, comme l’a fait valoir une participante lycéenne utilisatrice régulière du réseau TER et bus. Les axes Monteux-Sarrians – Orange restent à équiper. De même, l’axe Monteux- Le Thor – Cavaillon.
L’étape suivante de cette réflexion collective sera en ces termes « qu’ai-je déjà mis en œuvre à mon niveau pour limiter mes émissions de gaz à effet de serre dans mes choix de consommation ? Que suis en mesure de faire à brève échéance avec les dispositifs déjà existants ? ».
Il sera intéressant en effet de ne pas nous en tenir à attendre les décisions de l’État même si les changements à ce niveau restent indispensables pour casser certaines contraintes qui pèsent sur les citoyens.
Etape suivante : le recensement de toutes les actions où nous avons déjà franchi le pas et qui peuvent d’ores et déjà constituer un modèle de choix et d’action pour nos entourages. Il nous revient aussi de faire évoluer le curseur de la norme socialement acceptable.
Valérie Escoubas
Ambassadeur pour le Climat auprès de la Commission européenne
membre du Mouvement citoyen de Monteux