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Un budget 2022 qui inspire des réserves.

Dernière mise à jour : 2 juil. 2022


Le budget montilien est composé d’un budget principal (le budget Ville) et de 5 budgets annexes auxquels s’ajoute celui du CCAS (Centre communal d’action sociale).


Les budgets annexes concernant la promotion immobilière et la réhabilitation foncière (centre ancien) ont des intrications étroites avec des parties prenantes telles que la SPL 84. Celle-ci assure le portage financier d’opérations foncières à certains stades de leur développement. D’autres acteurs interviennent aussi dans la gestion communale (Communauté d’agglomération « les Sorgues du Comtat », Conseil départemental, etc…)


Ces dispositifs complexifient la lecture et l’interprétation des budgets dès lors qu’il manque toujours les documents de gestion pour la partie dépenses d’investissement, qui permettraient d’expliciter l’ensemble des chiffres comptables et de formuler un avis sur la pertinence des choix. Cela diminue notre efficacité et appauvrit la qualité de l’information que les habitants seraient en droit d’attendre.


Pas de Plan Pluriannuel d’Investissement malgré nos demandes réitérées depuis 2021. Celui-ci permettrait de suivre le déroulement par ligne de projet et d’avoir la vision d’ensemble des réalisations en cours ou programmées, en un mot la lisibilité de l’action politique. Pour une ville de 13 000 habitants, ce manque d’information est une lacune majeure car il revient aux élus d’arbitrer entre fonctionnement et investissement tout au long de leur mandat.


De même pas de tableau de bord de suivi. Concrètement cela signifie qu’aucune information n’est livrée concernant les actions déjà « dans les tuyaux » et leur degré d’avancement. Certains projets sont cités à titre indicatif. Des dossiers s’étalent sur plusieurs exercices sans que l’on sache si quelqu’un en maîtrise réellement le calendrier.


S’ajoute à ce manque de documents que la Commission des finances semble être une corvée pour certains élus de la majorité. Les élus siégeant à cette Commission ne donnent pas toujours des réponses claires au-delà de ce qui figure sur les liasses comptables.


Pour le budget 2022, nous pouvons néanmoins dire à nos lecteurs que les lignes directrices du budget et l’intention derrière les chiffres apparaissent assez nettement : l’accent est porté sur des projets immobiliers en essayant de mener de front des constructions nouvelles et de la rénovation. Les annonces sont l’agrandissement de l’hôtel des impôts, la création d’un hôtel de police et la rénovation énergétique de l’hôtel de ville... Avec tous ces hôtels, les Montiliens pourront dormir paisiblement ! La rénovation d’équipements sportifs (Bertier, les vestiaires sous tribune) est également reconduite et son estimation augmentée mais rien n’est certain pour 2022 car les travaux s’annoncent plus compliqués que prévu…


Sur la rénovation, nous sommes dubitatifs sachant que des tranches de travaux ont été menées en 2019, 2020 et 2021 sur le bâtiment de l’hôtel de ville. La rénovation thermique n’aurait-elle pas été intégrée ? Les précisions manquent.


Les chiffres de ce budget primitif sont posés « sous toute réserve » à la manière d’options que l’on actionnera peut-être. On ne sait si les annonces budgétisées seront vraiment réalisées dans l’année. Les réalisations seront vraisemblablement partielles, reportées, voire abandonnées…


De nombreux chantiers de rénovation (principalement d’isolation thermique) sont finançables par des fonds d’État (plan France Relance) donc ne posent en principe pas de problème de ressources. Monsieur le Maire insiste cependant sur le fait que « les études prennent du temps ». Sur les raisons de ces lenteurs structurelles, il est difficile d’avoir le fin mot.


Nous constatons que le paquet d’investissements programmés en 2021 est reporté pour les trois quarts en 2022. Un bouquet de projets est ainsi « roulé » d’une année sur l’autre. En fin d’année, une masse comptable d’un demi-million d’euros a été rangée dans les « Reste à réaliser » (comme l’année d’avant) et le « gros morceau » n’a pas démarré.


S’agissant de la transition bas carbone, qui est une priorité fixée aux territoires par nos gouvernements, l’impulsion se fait attendre dans la transcription de ce budget municipal hormis des rénovations thermiques évoquées depuis 2021 et non encore démarrées. Des actions concrètes en matière d’économie d’énergie (gisement majeur dans les solutions préconisées par les scientifiques) ne sont pas discutées en Conseil Municipal. Ne pas discuter des solutions aboutit à ne pas démarrer ni s’engager dans aucun processus d’amélioration. Nous avons soulevé en cette séance du 12 avril les risques pesant sur les approvisionnements en hydrocarbures russes qui auront des répercussions sur les volumes disponibles pour les marchés. Ces prévisions sont en train de se confirmer. La diminution de notre consommation devrait s’imposer comme une nécessité faute d’avoir été discutée préalablement.


Pour illustrer le point de la consommation en énergie, signalons que le budget principal de notre commune se contente d’enregistrer année après année une hausse du poste « énergie » comme une évidence et sans que le détail n’en soit examiné par les élus (partie analytique des comptes). En 2020, il s’élevait à 280 000 €, en 2021 à 331 000 € (+ 18%), en 2022 à 400 000 € (+ 21%).


L’objectif de réduction de 55 % de nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, fixé par la Stratégie nationale bas Carbone (SNBC), n’est pas relayé par les décisions et les discussions de ce Conseil Municipal. La commune de Monteux ne sera pas le bon élève dans ce défi national et européen.


Les choix opérés par la commune pour 2022 et suivantes donnent au contraire la part belle au tout voiture et à l’augmentation très nette du trafic routier sur la commune. Des espaces sont « libérés » en faveur de davantage de stationnements pour accueillir un trafic routier augmenté. La création d’un parking de grande capacité proche du centre-ville à côté de la crèche est l’un des maillons d’une chaîne de décision qui vise à capter le flux de voitures se rendant aux parcs d’attraction de Beaulieu.


Jusqu’à présent la population de Monteux bénéficiait du fait que ces parcs d’attraction sont relativement déportés par rapport aux quartiers d’habitation. L’avantage de Beaulieu est précisément de dissocier ce lieu de brassage et de passage intensif de véhicules avec le lieu de vie des 13 000 habitants. Les nouveaux plans et aménagements en cours d’élaboration (ils ne figurent pas encore au budget primitif) feront disparaître cet avantage relatif.


L’intention (louable?) de la municipalité de récupérer davantage de la manne financière induite par les parcs d’attraction de Beaulieu occulte le fait qu’en contrepartie elle privera sa population et son centre-ville d’être épargnés par ces flux de grande ampleur, qui jusqu’à présent se rendent aux parcs sans envahir tout l’espace de vie dans Monteux.


Davantage de retombées « commerciales » pour en contrepartie davantage de retombées de particules fines pour nos poumons (d’autant plus toxiques en périodes chaudes) et d’exposition au bruit de moteurs…



Pour ceux qui voudraient aller plus loin côté chiffres :


Le budget primitif 2022 présente un budget d’investissement du même ordre de grandeur que celui présenté l’année dernière , 6 764 542 € pour 2022, sans prendre en compte la faible proportion réalisée au précédent exercice (un quart du prévisionnel finalement réalisé en 2021).



A titre indicatif, voici quelques chiffres clé :


En investissements


Travaux de rénovation énergétique des bâtiments (hôtel de ville et autres bâtiments communaux… 2 000 000 €

Agenda d’accessibilité programmée (aucuns détails…) 241 000 €

Aménagement du poste de Police Municipale 810 000 €

Extension de la perception des impôts 285 000 €

Diagnostic de la Tour Clémentine 43 000 €

Végétalisation de la cour de l’école Pagnol 180 000 €

Autres travaux dans les écoles 110 000 €

Cimetière/ création d’un préau 100 000 €

Équipements sportifs: vestiaires stade Bertier 235 000 €


A noter également en investissements

Remboursement du capital de la dette 715 000 €


Viabilisation de terres converties en terrain en bâtir 915 865 €

Un podium roulant 150 000 €


En fonctionnement


Remboursement des intérêts de la dette 438 000 €


Festivités 470 000 €

Frais de personnel 7 500 000 €


Pour ceux qui voudraient aller plus loin côté Plan Pluriannuel d’Investissement, à quoi sert-il ? :

Voici un extrait d’une fiche rédigée par Le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) qui explique en quoi le PPI est indispensable dans l’élaboration d’un budget :



« Le PPI est la feuille de route du mandat.

Bien que le budget soit voté pour un an, il est indispensable d'étudier le budget dans un cadre pluri-annuel.

Chaque collectivité doit mettre en place :

- un PPI (programme pluri annuel d’investissement) en planifiant les investissements prévus sur la durée du mandat,

- Un PPF (plan pluriannuel de fonctionnement) avec les actions envisagées (création d’un nouveau service, politique du personnel….).


Le PPI est un outil de programmation des investissements sur le mandat.

Il doit tenir compte du coût prévisionnel des investissements envisagés, des moyens de financement mais aussi des charges de fonctionnement induites et du calendrier souhaité de réalisation.

Le PPI doit être déterminé par l’analyse financière des 5 ans passés et des 5 ans à venir.


Le PPI est aussi un outil de bonne gestion puisqu’il permet de déterminer la faisabilité financière du programme électoral et d’anticiper les dossiers de demandes de subvention.


L’objectif d’un PPI est également de diminuer les restes à réaliser. Le faible taux souvent constaté de réalisation des dépenses d’investissement souligne une mauvaise planification.

Un PPI n’est jamais définitif et doit être réactualisé chaque année. »



Source : CNFPT – Guy Boudaud, 2016


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